• L’année 1957 fut celle de la consécration pour Miles Davis. Après une période d’inactivité, où il subit une opération à la gorge, il accepta, en septembre une invitation du producteur français Marcel Romano pour aller jouer à Paris à la fin novembre et au début décembre : un concert à l’Olympia, suivi par un engagement de trois semaines au Club St-Germain et d’autres concerts européens.

    Le trompettiste Miles Davis et l'actrice Jeanne Moreau, pendant l'enregistrement d'« Ascenseur pour l'échafaud », en décembre 1957. 

    À son arrivée à Orly, Miles fut accueilli par Romano et, selon certaines sources, par Louis Malle lui-même, qui lui firent immédiatement part du nouveau projet qu’ils avaient formé pour lui : signer la musique du premier long métrage que Louis Malle, alors âgé d’à peine vingt-cinq ans, venait de terminer, Ascenseur pour l’échafaud.


    La séance d’enregistrement, organisée par Marcel Romano, eut lieu la nuit du 4 au 5 décembre, au studio du Poste Parisien, sur les Champs Elysées. Jeanne Moreau, la principale interprète du film, accueillit les musiciens derrière un bar improvisé. Boris Vian est présent aussi, en tant qu'amateur de jazz. Le groupe comprend Kenny Clarke et les Français Barney Wilen (saxophone ténor), René Urtreger (piano) et Pierre Michelot (contrebasse). La soirée commença par une séance de photo entre la belle et le sorcier, qui lui montra le maniement de la trompette. Puis Louis Malle expliqua ce qu'il attendait des musiciens: la musique devait être en net contrepoint de l’image, et il les encouragea par conséquent à ne jamais chercher, à travers leur jeu, à traduire ou à refléter directement l’action. Des extraits de vingt à trente secondes du film furent projetés, sur lesquels le groupe improvisa très librement, à partir d’instructions sommaires de Miles Davis, visant surtout l’atmosphère à rendre. Trois heures à peine suffirent pour enregistrer une cinquantaine de minutes de musique, dont dix-huit furent utilisées pour le film. À en croire Miles, le seul véritable problème rencontré au cours de la séance fut de faire coller des séquences musicales à la démarche de Jeanne Moreau, qui manquait selon lui cruellement de rythme.

    Ces morceaux très visuels, ne comptant que très peu d'accords, resteront un jalon essentiel dans la carrière de Davis, le symbole de son nouveau style. "Dans son ensemble, analyse Eric Nisenson, la musique du film était basée sur le blues, sans thème avec simplement quelques lignes directrices pour les musiciens et des suites d'accords très dépouillés qui laissaient toute liberté à l'improvisation." Le disque se hissa rapidement tête des ventes et devint une référence pour les amateurs de slows dans les surprises-parties.

    C'est le 29 janvier 1958 que le film  sort en salle en France. La trame sonore, signée Miles Davis, deviendra aussi célèbre que le film.

     Je n'ai pas trouvé l'auteur des photos. Sitôt que je sais, je l'indique. Si vous savez, n'hésitez pas à me passer la source de l'info. D'avance merci.

    Sources :
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Ascenseur_pour_l'%C3%A9chafaud_(album)
    http://jones-aucunachatrequis.blogspot.fr/2010/04/le-sorcier.html
    "Ce jour-là sur la planète jazz", Jean-Louis Lemarchand, Jazz Impressions

     


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  • Chick Corea, né Armando Anthony Corea le 12 juin 1941 (La même année que mon SML !!) à Chelsea (Massachusetts), est un pianiste, claviériste et compositeur américain de jazz et jazz-rock. Membre du groupe de Miles Davis dans les années 1960, il a participé à la naissance du jazz-rock. Avec Herbie Hancock, McCoy Tyner et Keith Jarrett. Il est considéré comme un des pianistes les plus importants depuis les années 1970.

     

    Corea débute sa carrière professionnelle dans les années 1960 en jouant avec Cab Calloway, Blue Mitchell et les joueurs de latin jazz Herbie Hancock, Willie Bobo ou Mongo Santamaría.

    Son premier album en tant que soliste, Tones for Joan's Bones, sort en 1966.

    Au début des années 1970, Corea change profondément de style, abandonnant son jeu « avant-garde » pour un jeu « fusion » qui intègre des éléments de latin jazz au détriment du rock. Dans cet esprit, il crée Return to Forever en 1971.

    En 1976 sort My Spanish Heart, avec notamment Jean-Luc Ponty au violon, qui combine jazz et flamenco.

     

    En 1989,la sortie de The Akoustic Band marque pour Corea un retour à un jazz plus traditionnel et acoustique.

     

    En 1992, Corea crée son propre label, Stretch Records.

    Ces dernières années marquent aussi l'intérêt croissant de Corea pour la musique classique.

     

    Source: http://fr.wikipedia.org/wiki/Chick_Corea

     

     Un extrait de "Spain", au Live At Montreux en 2004.


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  • Norman Granz (6 août 1918, Los Angeles - 22 novembre 2001, Genève) était un imprésario et producteur de jazz américain.

    Il fonda plusieurs labels, dont Clef Records en 1946, Verve Records en 1956 et Pablo Records en 1973. Il associa les plus grands jazzmen de son temps à ses concerts "Jazz at the Philharmonic", dans lesquels il fit jouer, entre autre,  Ella Fitzgerald, Duke Ellington, Louis Armstrong, Count Basie, Charlie Parker, Billie Holiday, Oscar Peterson, Stan Getz, Art Tatum, Dizzy Gillespie, Lester Young, Roy Eldridge, Coleman Hawkins…  Il fut le maître d'œuvre de l'enregistrement de "Porgy and Bess" avec Ella Fitzgerald et Louis Armstrong en 1957-58, avec un grand orchestre, dirigé par Russel Garcia. Cet opéra de Gershwin a été reconnu comme opéra en 1980 par les USA.

    Norman Granz prit position contre le raciste, à une époque où le public était blanc et bon nombre d’artistes étaient noirs. En 1955, à Houston au Texas, il a personnellement retiré les étiquettes "Blanc" et "noir", qui scindaient le public en deux groupes dans la salle de concert. Granz fut également parmi les premiers à payer les artistes blancs et noirs avec le même salaire.

     

    Anecdote: 

    La scène se passe en 1947 à Dayton, Ohio...

    Norman Granz entre chez un disquaire en compagnie du contrebassiste noir Ray Brown, pour lui faire écouter le dernier 33 tours qui vient de paraître sur son label, Clef Records.

    « Pouvons nous écouter Lady Be Good par Charlie Parker au JATP s’il vous plait ? »
    « Heu… » Le disquaire embarrassé lorgne vers Ray Brown et ajoute : «  Vous, oui, mais pas le monsieur qui vous accompagne… »
    « Et pourquoi donc ? », demande Granz.
    « Heu… le règlement… »
    « Appelez moi le patron ! », soupire Granz.
    Le patron arrive : « Que puis-je pour vous ? »
    Granz : « Vous êtes bien distributeur des disques Clef ? »
    Le patron : « Oui, ils sont excellents ! »
    « C’est une bonne nouvelle », rétorque Granz, « mais j’en ai une mauvaise, car c’est moi le propriétaire de Clef Records et je déteste les salopards de racistes. A partir de demain, vous n’aurez plus mes disques. Bonne journée. » Ray Brown éclate de rire...

     

    Sources :

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Norman_Granz

    http://www.francemusique.fr/emission/ne-badine-pas-avec-le-jazz/2013-2014/jazz-et-norman-granz-11-03-2013-00-00

    http://www.jazzhouse.org/gone/lastpost2.php3?edit=1006801514

     


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    Duke Ellington, cette figure majeure de la musique jazz, nous quittait le 24 mai 1974. En 50 ans de carrière et plus de 3000 œuvres, le jazzman nous a laissé un nombre colossal de standards devenus incontournables. Portrait.

    Edward Kennedy, qui deviendra plus tard Duke Ellington, voit le jour à Washington DC le 29 avril 1899 dans une famille de pianistes. Sa jeunesse se déroule prioritairement sur les stades de baseball. Après un accident de match, sa mère l'inscrit à des cours de piano. Il hésite longtemps entre sa passion du sport et celle de la musique. Il commence cependant à composer à l'oreille dès l'âge de quinze ans.

    A partir de 1916, l'adolescent suit sa mère en tournée et abandonne ses études pour débuter une carrière de musicien. Bientôt, il vole de ses propres ailes et monte son premier groupe jazz, "The Duke’s Serenaders".

    C’est à New York qu’il connut la consécration. Son orchestre était un des plus réputés de l'histoire du jazz avec celui de Count Basie, comprenant des musiciens qui étaient parfois considérés, tout autant que lui, comme des géants de cette musique. Quelques-uns de ces musiciens sont restés dans son orchestre pendant des décennies. Certains d'entre eux étaient déjà dignes d'intérêt par eux-mêmes, mais c'est surtout Ellington qui les transformait. Il avait l'habitude de composer spécifiquement pour certains de ses musiciens en tenant compte de leurs points forts, comme Jeep's Blues pour Johnny HodgesConcerto for Cootie (« Do Nothing Till You Hear from Me ») pour Cootie Williams et The Mooche pourJoe Nanton. Il a aussi enregistré des morceaux composés par les membres de son orchestre, comme Caravan et Perdido de Juan Tizol. Après1941, il collabora fréquemment avec le compositeur et arrangeur Billy Strayhorn qu'il appelait son « alter ego ». Il a laissé de très nombreux « standards ».

    Duke Ellington, une des personnalités noires américaines les plus célèbres du xxe siècle, a enregistré pour un grand nombre de maisons de disques américaines et a joué dans plusieurs films. Avec son orchestre, il a fait des tournées régulières aux États-Unis et en Europe depuis la création de l'orchestre en 1923 jusqu'à sa mort en 1974.

    40 ans après sa disparition, TSFJAZZ rend hommage à Duke Ellington toute la journée du 26 mai. Au programme : émissions spéciales, des invités, une présentation de titres rares et/ou inédits sélectionnés par Christian Bonnet, président de la Maison du Duke.

     

    Sources :

    http://maison-du-duke.com/

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Duke_Ellington

    http://www.ina.fr/contenus-editoriaux/articles-editoriaux/duke-ellington-le-genie-du-jazz/

    http://www.tsfjazz.com/programme-detail.php?id=3

     


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  • Label Blue NoteLe 11 mai dernier avait lieu à Washington un concert incroyable pour célébrer les 75 ans de Blue Note.

    Fondée en 1939 par le producteur Alfred Lion et le photographe Francis Wolff, la firme bénéficiera du designer Reid Miles et des mises en sons de Rudy Van Gelder. Toutes ces compétences réunies vont vite produire un catalogue unique, un état des lieux visionnaire à l’époque qui s’avère désormais une incroyable base documentaire du jazz dans toute sa diversité. Duke Ellington, Freddie Hubbard, Horace Silver, Miles Davis Lou Donaldson, Grant Green, Bud Powell, Jimmy Smith, Herbie Hancock, Andrew Hill, Max Roach, Thelonious Monk, Sonny Rollins, Wayne Shorter, Ornette Coleman, Cecil Taylor, Joe Lovano, Cassandra Wilson… Tous ceux-là, tous les autres dont les noms pourraient noircir bien des pages, ont posé sur Blue Note des jalons esthétiques que l’on nomme aussi des classiques, ces standards qui ont fait l’histoire. Et elle ne s’arrête pas là, car aujourd’hui comme hier, sous la houlette de talentueux dirigeants (Bruce Lundvall, Don Was) Blue Note accueille ceux qui l’écrivent : Norah Jones, José James, Gregory Porter... mais aussi Van Morrison, Al Green, et même le très branché Madlib qui concocta un mix spécial !

    Parmi les artistes présents le 11 mai, il y avait Norah Jones, Bobby Hutcherson, McCoy Tyner, Wayne Shorter, Robert Glasper, Dr. Lonnie Smith, Joe Lovano, Brian Blade ou encore Jason Moran. Pas mal non?!  Et la bonne nouvelle... c'est qu'on peut écouter tout le concert ici!

    http://www.npr.org/event/music/310772594/live-sunday-blue-note-at-75-the-concert

     

     
     
     
    Sources

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  • Attention, ça réveille... Des souvenirs, avec les craquements du vinyl, puis l'harmonica qui vous en blues plein les oreilles. Et ce n'est qu'un début...

     


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  • Chez un artiste, l'inspiration peut naître n'importe où ! Y compris « là où le roi va seul »...  Ce fut le cas pour Sidney Bechet et sa célèbre Petite Fleur...

    Sidney Bechet a composé de très nombreux morceaux. Une bonne centaine si l'on en croit son fils, Daniel-Sidney. Mais un seul présente une particularité concernant sa naissance...

    Petite Fleur date de 1952, une année particulièrement faste pour les créations de Sidney (Dans les rues d'AntibesSi tu vois ma mèreLe Marchand de poisson et As-tu- le cafard ?). Dans ses mémoires (Tambour battant), François Galépidès dit Moustache raconte la naissance de Petite Fleur composée par Bechet sur le siège des cabinets de sa maison de Grigny... Le célèbre batteur raconte la scène avec un luxe de détails... Normal, il y était ! (Enfin, pas loin... De l'autre côté de la porte)

    "Bechet se rend aux toilettes, majestueux comme à l'accoutumée. Mais à peine a-t-il déposé ses fesses sur le siège qu'il est en proie à un étrange phénomène de création spontanée [...]

    Il appelle sa femme Elisabeth et lui demande son saxo. Et, la porte grande ouverte, assis sur le siège, la culotte aux chevilles, tout en faisant son "office", il improvise."

    Et Moustache de conclure : "Je remercie le ciel de m'avoir permis d'assister à un tel spectacle !"

    Source: http://suite101.fr/article/petite-fleur-de-sidney-bechet-a8406

     


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  • Un lien vers la page "histoire du jazz" de Jean-Philippe Vidal. Vraiment bien faites, illustrées de nombreuses photos des grands noms du jazz.

    Cliquez ci-dessous.


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  • Suivez ce lien pour un exposé complet (plus de 100 ans d'histoire) sur l'histoire du jazz.

    Jazz around midnight


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