• Histoire du jazz

    Pas seulement l'histoire, mais les histoires, petites, grandes, anecdotiques... 

    Sud des États-Unis, fin du 19e siècle, début du 20e : fin de l'esclavage du peuple noir et éclosion d'un nouveau style musical qui célèbre cette nouvelle et belle liberté. La communauté afro-américaine fraîchement libérée de ses chaînes donne naissance au jazz, le style musical ayant probablement connu le plus grand nombre d'évolutions et de mutations de tous les temps.

    Le jazz tient son origine du métissage de plusieurs cultures, celle du peuple noir américain issu de l'esclavage, mais aussi de la culture européenne importée par les colons français, allemands, espagnols et irlandais.

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  • A Great Day in HarlemAussi appelée Harlem 1958, c'est un portrait photographique de 57 jazzmen pris sur le trottoir de la 126e rue de Harlem à New York par Art Kane. La photo fut publiée dans le numéro de janvier 1959 du magazine Esquire, en ouverture d’un article sur « L’âge d’or du jazz new-yorkais ».

    Cette photo est sans doute connue de tous ceux qui aiment écouter le jazz. Et quelle tour de force pour ce photographe d’affaires, qui pour sa première commande professionnelle, parvint à rassembler à une heure pour le moins incongrue pour de tels oiseaux de nuit (10 heures du matin !), trois générations de jazzmen.

     

    La photo a pris en 2016 un relief particulier. En effet, une publication dans le Daily New numérique propose la photo enrichie de quelques informations sur chacun des 57 jazzmen immortalisés. Un simple clic sur un personnage vous permet de connaître le ou les instruments joués par chacun, et vous pouvez même écouter un extrait musical.

    A Great Day in Harlem

    De nombreux sites et pages permettent de compléter cette photo. Jean Bach réalisa un documentaire relatant cet événement en 1994, avec des extraits vidéo en super 8 tournés ce jour-là par la femme du bassiste Milt Hinton. Un wiki propose aussi des renvois vers les artistes de la photo. Enfin, il est possible de consulter les archives du magazine et d’y lire l’article (accès payant).

     

     

    Sources :

     

    Wikipédia

    Daily News

    Mais qui a tordu la trompette de Dizzy, et autres histoires de jazz, Nova édition

    Esquire Magazine Archives


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  • Mort du saxophoniste de jazz argentin Léandro « Gato »  Barbieri, le 2 avril 2016.Le chat a rangé ses griffes

    Léandro Barbieri, surnommé « Gato »,  est né le 28 novembre 1932 à Rosario (Argentine). Fils d'une famille de musiciens, il apprend à jouer à la clarinette à 12 ans avant de s'attaquer au saxophone alto, après avoir entendu « Now’s the time » de son idole Charlie Parker. C'est à Buenos Aires, dans les années 1950, qu'il acquiert son surnom de "Gato" (chat) en raison de la manière avec laquelle il galopait entre les bars avec son saxophone ténor. Il a enregistré une quarantaine d'albums au total, la plupart entre 1967 et 1982. Il a exploré de nombreux styles, du free jazz (avec le trompettiste Don Cherry dans le milieu des années 60) à la musique de films et latino-américaine dans les années 70 et 80, rappelle sa biographie publiée par le Blue Note Jaz Club. Il était connu pour sa liberté musicale, son association avec de grands musiciens (de Joao Gilberto à la pianiste Carla Bley), son style (on le reconnaissait aussi à son chapeau noir).

    La musique du film sulfureux de Bernardo Bertolucci "Le dernier tango à Paris", avec Marlon Brando et Maria Schneider, lui avait valu un Grammy Award en 1972 et l'avait fait connaître du grand public. 

    La relation de "el Gato" avec le Blue Note jazz club a débuté en 1985. Il a "permis d'asseoir la réputation du club à ses débuts", a ajouté le gérant du club. 

    Son dernier album "Shadow", sorti en septembre 2002, avait été couronné comme "album de jazz latino de l'année" par Billboard. 

    Il est surtout connu en France pour avoir été choisi par Jean-Louis Foulquier comme générique de son émission "Pollen" sur France-Inter dans les années '80 et '90. Le morceau choisi était une libre et superbe adaptation d'un titre de Carlos Santana "Europa" intitulée "Europa earth's cry heaven's smile" (tiré de son album Caliente, 1976).

    Honoré d'un Latin Grammy Award en 2015 pour l'ensemble de son oeuvre, l'académie décernant les prix avait loué le "style musical rebelle, mais très accessible, combinant du jazz contemporain avec les genres latino-américains et incorporant des éléments de pop instrumentale".

    Gato Barbieri est décédé le 2 avril 2016 des suites d'une pneumonie. Malgré sa santé fragile, il se produisait tous les mois au Blue Note Jazz de New York jusqu'en novembre 2015.

    Sources :

    http://www.chartsinfrance.net/Gato-Barbieri/news-101394.html

    http://www.rtl.be/info/monde/international/deces-du-saxophoniste-argentin-gato-barbieri-a-83-ans-807178.aspx

    http://www.la-croix.com/Culture/Musique/Gato-saxophoniste-legende-2016-04-04-1200751058

    Photo : http://www.nydailynews.com/entertainment/music/grammy-winning-jazz-saxophonist-gato-barbieri-83-dies-article-1.2586577

     


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  • Les premières traces historiques du quartier daterait de 543, lorsque l’Abbaye Sainte Vincent est fondée par Childebert 1er (fils de Clovis) sous les conseils de l’évêque Germain. (...)

    Puis au cours du 20ème siècle, apparaissent les Cafés littéraires, avec leur propre cercle et leur prix: Les Deux magotsLe Flore et la Brasserie Lipp.

    Les Cafés de Saint Germain des Prés accueillent les intellectuels du surréalisme (Apollinaire, Aragon, André Breton) et de l’existentialisme (Simone de Beauvoir et Jean Paul Sartre).

    Le théâtre d’avant-garde se développe à Saint Germain des Prés avec les présentations de Samuel Becket au Théâtre Babylone  et Jean Cocteau au Théâtre de l’Odéon.

    D’autres artistes comme Picasso et Man Ray aiment venir dans le quartier.

    Mais ce sont également des auteurs compositeurs interprètes (Léo Ferré, George Brassens, Jacques Brel, Charles Trénet, Charles Aznavour et Serge Gainsbourg..) qui deviennent des habitués du quartier.

    La vie nocturne se développe dans les Caves de Saint Germain des Prés, avec le Jazz de Sydney Bechet, Miles Davis et Duke Elington.

    Juliette Gréco se produit sur les scènes de Saint Germain des Prés, interprétant les textes de ses amis écrivains  (Queneau, Prévert, Boris Vian..) et incarnant un nouvel existentialisme, mi-bohème, mi-philosophie.

    Le quartier de Saint Germain des Prés incarne de nos jours le lieu de Rendez-vous artistiques et culturels.

     

    Sources :
    http://www.comite-saint-germain.com/histoire-du-quartier/
    http://www.ina.fr/playlist-audio-video/298202

    Pour aller plus loin : lire cet exposé


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  • .Michels...

    Hommage à deux hommes du Nord - Pas De Calais, dont l’autre point commun est d’avoir composé quelques belles pages du jazz.

     

    Michel Warlop 

    Dans une présentation d’un recueil d’enregistrements « Michel Warlop, the quintessence », Jacques Aboucaya écrit ceci :

    « S'agissant des violonistes de jaMichels...zz français, le plus fréquemment cité, même par les profanes, celui dont le nom vient spontanément à l'esprit est Stéphane Grappelli. Non sans raison. (…)  En creusant un peu auprès des amateurs, les noms de Didier Lockwwod, de Jean-Luc Ponty, voire de Pierre Blanchard viennent s'ajouter à celui de Grappelli. Bien plus rarement évoqué, Michel Warlop. Oubli injuste. Lui aussi joua et enregistra avec Django, lui aussi fit partie des pionniers qui acclimatèrent chez nous les sons et les rythmes venus d'Outre-Atlantique. Et son influence ne fut pas mince, même si, comme c'était le cas dans les années 30 et 40, la musique qu'il pratiquait se situe souvent au carrefour du jazz et de la variété "jazzy". »

    Né à Douai le 23 janvier 1911, il était violoniste classique et de jazz français des années 1930 et 1940. Son père était pâtissier - elle existe toujours, 160 rue de la mairie à Douai, « Pâtisserie Cucci » - et sa mère professeur de piano. Il a étudié aux conservatoires de Douai  et Lille, puis au Conservatoire Supérieur de Musique à Paris.  Il a joué avec les plus grands noms de l'époque dont Django Reinhardt, Stéphane Grappelli, Alix Combelle et nombre de musiciens américains, ainsi que dans l'orcherstre de Raymond Legrand. Il joué aussi avec les chanteurs et chanteuses populaires des années 1930 et 1940 : Jean Sablon, Edith Piaf, Georges Guétary, Tino Rossi, Joséphine Baker et bien d'autres. 

    Parmi ses plus grands succès, on citera Christmas Swing, Taj Mahal, Crazy Strings. Il dirigea son propre orchestre entre 1941 et 1943, un groupe révolutionnaire, une des premières fusions entre la musique classique et le jazz.

    Et pour vous montrer à quel point cet artiste était moderne, il a même sa page Facebook !!

     https://www.facebook.com/Michel-Warlop-304032912942/ 

     Une vidéo avec Michel Warlop(1935) : 

     

    Michel Graillier 

    Pianiste de jazz français, né le 18 octobre 1946 à Lens. 

    Michels...De quatre à dix-huit ans, il apprend le piano classique à Lens. Après les classes préparatoires, il intègre l'ISEN à Lille, école d'ingénieurs où il rencontre le contrebassiste Didier Levallet, qui lui fait découvrir le jazz. En 1968, diplôme d'ingénieur électronicien en poche, il s'installe à Paris. On peut l'entendre en club, notamment au « Caméléon » en trio avec Aldo Romano et Jean-François Jenny-Clark. Il enregistre avec Steve Lacy en 1969. Il accompagne pendant trois ans le violoniste Jean-Luc Ponty.

    Son premier disque en tant que leader, Agartha, paraît en 1970 ; il y est accompagné par Alby Cullaz et Bernard Lubat. La même année, il participe au groupe "Piano Puzzle" avec Georges Arvanitas, René Urtreger et Maurice Vander. Michel DELORME a écrit à son propos : "Michel Grailler est au tout début de sa carrière. En un temps record il a réussi à faire l’unanimité autour de son nom. En grande partie grâce à Jean-Luc Ponty, qui le fit beaucoup travailler au départ. Je me souviens des soirées au Chat qui pêche avec Jean-Luc où Michel jouait sur un certain morceau un solo aérien de toute beauté" (Michel Delorme, 1970) 

    En 1972, il est contacté par le batteur Christian Vander qui l'engage dans son groupe « Magma », où il tiendra les claviers pendant deux ans. Il joue ensuite avec Christian Escoudé, François Jeanneau. Pendant plusieurs années, il est pianiste régulier du club « Riverbop », où il a l'occasion d'accompagner de nombreux musiciens dont des Américains de passage (Philly Joe Jones, Steve Grossman, etc.). Il se produit ensuite au « Dréher » et au « Magnetic Terrasse », notamment en trio avec Alby Cullaz et Christian Vander, mais aussi avec Barney Wilen ou Jacques Pelzer.

    En 1977 (ou 1978 ?), Jacques Pelzer, dont Michel Graillier épousera la fille Micheline, qui joue de la batterie, présente Michel Graillier à Chet Baker. Pendant presque dix ans, Michel Graillier va régulièrement accompagner le trompettiste.

    Chet disparu, Michel, de nouveau free lance, mais un peu plus mûr, décide de faire un second CD avec Michel Petrucciani, Aldo Romano et Jean-François Jenny Clark, Dream Drops, où il s'essaye au synthétiseur. Puis vient un troisième album, seul au piano, dans l'église protestante chinoise de Paris, pour un label de musique classique : Fairly.

    Le goût prononcé de Michel pour les duos l'amène à enregistrer Trois Heures du Matin avec le trompettiste Eric le Lann. Heureux ceux qui ont pu les entendre dans les clubs parisiens distiller leur musique volontairement intimiste. A l'opposé, c'est dans le quintette de son vieil ami Simon Goubert qu'il s’est éclaté. Deux CD en sont la preuve: Couleurs de Peaux et L'Encierro.   

    Il meurt de maladie le 11 février 2003.

     

    Sottisier (j’ai trouvé cette rubrique dans le très bon livre de Philippe Baudoin « Une chronologie du jazz ».)

    Sur le site jazzhouse, on peut lire :

    "Could I draw your attention to the death of Belgian-born jazz pianist Michel Graillier (with Chet Baker for much of the 80s)." (Trad. : Puis-je attirer votre attention sur la mort du pianiste de jazz BELGE Michel Grailler...)

    Les Lensois apprécieront !

     

    Sources :

    Photos :
    M Warlop : http://claude.torres1.perso.sfr.fr/GhettosCamps/Stalags/WarlopMichel/WarlopMichel.html
    M Grailler : http://graillier.free.fr/
    http://salon-litteraire.com/fr/musique/content/1851729-the-quintessence-de-michel-warlop-la-fin-du-purgatoire 
    MICHEL WARLOP - THE QUINTESSENCE, PARIS - 1933-1943 
    Direction artistique : ALAIN GERBER AVEC DANIEL NEVERS ET ALAIN TERCINET
    Label : FREMEAUX & ASSOCIES 
    Pierre Guingamp, Michel Warlop (1911-1947) : génie du violon swing, Paris, Éditions L'Harmattan, 2011. D’après le témoignage d’un lecteur : « on (y) découvre des tas de choses méconnues (…) sur l'univers musical de l'époque, ainsi d'ailleurs que l'univers politique et historique lié à l'arrivée de la guerre de 39 (…). » http://forum.le-violon.org/topic8134.html?sid=98594e914cf83f4d7d9448e05a634394#p109957 
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Warlop
    discographie de Michel Warlop : http://perso.numericable.fr/pcastera/Douai/WarlopDisco.htm
    Ecouter des enregistrements de Michel Warlop : https://myspace.com/michelwarlop/music/songs
    http://www.saravah.fr/michel-graillier/
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Graillier
    http://graillier.free.fr/htm/life.html
    Un autre hommage est rendu à Michel Grailler sur Facebook : https://fr-fr.facebook.com/pages/Michel-Graillier-Officiel/136726316340255

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  • Je ferme une boucle sans clore le débat. Bourdieu fut le penseur attitré de mes années fac (sans grande passion hélàs...). Le revoici dans mes années jazz... Du moins par la façon de penser !

     

    Bref, deux alternatives :

    - Vous en restez à Armstrong qui disait que si vous vous demandez ce qu'est le jazz, c'est que vous ne le saurait jamais. Et après vous écoutez Satchmo, Bing et les femmes et les hommes qui ont fait, font et feront vibrer notre vie !

    - Vous suivez le lien De-quoi-le-jazz-est-il-le-nom. Et après vous réécoutez Satchmo, Bing et les femmes et les hommes qui ont fait, font et feront vibrer notre vie !

     


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  • « Figues moisies » et « raisins aigres » -  La guerre du jazz a bien eu lieu.« Figues moisies » et « raisins aigres » -  La guerre du jazz a bien eu lieu.

    C’est le genre de querelle qui, à priori, ne parle plus à grand monde…  Il y a plus d’un demi-siècle, en pleine guerre froide, le jazz français se consumait lui aussi en chasses aux sorcières, règlements de comptes et autres excommunications… Le concert de Dizzy Gillespie à Pleyel en février 1948 montra la déchirure  entre les deux camps irrémédiablement hostiles,  « figues moisies » et « raisins aigres » , anciens et modernes, défenseurs du bon vieux swing néo-néorléanais et partisans du be-bop …Ces deux là avaient pourtant fait cause commune, dans les années 30, en fondant le fameux Hot Club de France auquel Django Reinhardt et Stéphane Grappelli allaient agréger un quintette d’exception…

    En 1942, aux Etats-Unis, James C. Petrillo, président de l’American Federation of Musicians (A.F.M.), décide de faire grève contre les maisons de disques. Entre août 1942 et novembre 1944 aucun musicien ne se rend dans des studios d’enregistrements. Cette grève est pour beaucoup dans l’évolution du jazz. De jeunes artistes inventent un nouveau style musical qu’ils baptisent be bop. Parmi les principaux innovateurs citons le saxophoniste Charlie Parker, le trompettiste Dizzie Gillespie, le batteur Kenny Clarke, le pianiste Thelonious Monk…

              Les disques de be bop commencent à arriver en France au début de l’année 1946. Ils divisent les amateurs de jazz. Charles Delaunay s’enthousiasme pour ce nouveau style. Les critiques André Hodeir, Lucien Malson, André Clergeat et Boris Vian partagent cet enthousiasme : ils forment les « raisins aigres ». Au contraire, Hugues Panassié rejette le be bop. Selon lui, « Le be bop s’écarte de la tradition du jazz, c’est à dire de la tradition musicale noire, néglige le swing et comme le disent Hot Lips Page ou Lester Young, est sans coeur et sans âme ». Avec Madeleine Gautier, Bernard Niquet, Yannick Bruynoghe ou le musicien Alix Combelle, Hugues Panassié forme le camp des « figues moisies ». Ajoutons qu’au delà des divergences musicales, il existe aussi entre Charles Delaunay et Hugues Panassié des différences de caractères. Il y a sans doute une lutte entre les deux hommes pour être à la tête des amateurs de jazz.

    En 1947, Charles Delaunay fut évincé du Hot Club de France par Hugues Panassié, d’une façon pour le moins « stalinienne ». C’est ce que raconte Franck TENOT,  journaliste et critique de jazz. 

    « (…) La France sortait de l’Occupation et il y avait eu aux États-Unis de 1942 à 44 une grève du disque. De plus, il existait un énorme décalage, à l’époque, entre la sortie d’un disque aux États-Unis et sa sortie en France, environ un an ou deux. Donc, aux États-Unis, le be bop existait dans les clubs mais pas en disque. En 1945 Dizzy Gillespie et Charlie Parker étaient les vedettes de petites compagnies comme Dial ou Savoy qui n’étaient pas représentées en France. Les premiers disques be bop, notamment les Guild, Charles Delaunay les a rapportés de son voyage aux États-Unis en 1946.

    La même année, André Hodeir écrivait le premier article sur le be bop dans Jazz Hot, un texte assez génial et prémonitoire : « Vers un renouveau de la musique de jazz ? » à propos des enregistrements de Dizzy Gillespie. André Hodeir y explique qu’il pensait l’évolution du jazz terminée, mais que deux musiciens, Charlie Parker et Dizzy Gillespie, relançaient cette musique et contribuaient à l’ouvrir…

    C’est alors que Hugues Panassié, furibard, « incompréhensiblement » borné, peut-être simplement jaloux, a déclenché la guerre. Pour virer Delaunay du Hot Club de France, dont il était le secrétaire général, un an avant l’assemblée d’octobre 47, Panassié avait trouvé une astuce dans la pire tradition du stalinisme, disons le tout net : il avait regroupé tous les Hot Clubs dans des délégations régionales dirigées par seulement six personnes.

    Panassié n’avait pas mis à l’ordre du jour l’éviction du secrétaire général, acte totalement antidémocratique. La veille, j’avais été convoqué vers 17h par Panassié à l’hôtel Ronceray où il vivait dans une suite, entouré de sa cour. Il a commencé par me flatter parce que j’étais à l’écart de ses délégations régionales. J’avais le mandat du Hot Club de Bordeaux en dehors de son délégué régional. Il m’a expliqué qu’il allait exclure Charles Delaunay, puis, soudain menaçant, m’a expliqué : « Vous savez, si vous ne vous associez pas à notre vote, vous êtes fichu dans le monde du jazz, vous ne serez plus rien au Hot Club. » Le lendemain matin, ou peut-être le soir même, je vois Charles et lui raconte l’histoire. Charles Delaunay, avec son inconscience habituelle, me dit : « Mais non, ne vous inquiétez pas cher Frank, vous pensez bien que Panassié n’osera jamais ! »

    Pour vous dire à quel point le procès était stalinien : le jour de l’assemblée, les Hot Clubs votaient par ordre alphabétique. Je me souviens qu’avant Bordeaux, il y avait eu celui d’Angers, représenté par un dénommé Siraudeau qui a voté contre l’exclusion de Delaunay. Panassié a dit : « Sortez, vous n’avez plus le droit d’assister à l’assemblée ! ». Mon tour est venu, j’ai dit aussi que j’étais contre cette exclusion. La réponse de Panassié fut la même : « Sortez ! ».

     

    Cette histoire a revitalisé le Hot Club de Paris. [De plus,] c’était merveilleux sur le plan médiatique ! Brusquement, on a amusé la grande presse. Quand on faisait un concert avec Gillespie, on était à la Une de France Soir et de Paris-Presse avec des titres comme : « La guerre du jazz », « Les figues moisies contre les raisins aigres », « Dizzy Gillespie contre Louis Armstrong ».

     

    Cette querelle est effectivement bien à l’instar de la rivalité jalouse qui opposait Gillespie et Armstrong.  Mais comme la musique a toujours raison, ces deux grands musiciens ont bien su se retrouver sur la même scène (une seule fois , certes). Tout comme d’autres « classiques » tels Coleman Hawkins ou Earl Hines se mêlèrent avec enthousiasme aux expérimentations des jeunes loups, qui n’exploraient pas d’autres terrains que ceux de leurs grands frères.

     

    Laissons la conclusion à Monsieur Ténot et à la musique :

    « J’ai découvert que la notion du bon était entièrement subjective et que je n’avais pas le droit de dire que ce que j’aime moins est mauvais. Je peux dire : « J’aime ce disque-ci mais j’aime moins celui-là ». Je l’ai appris en vieillissant. Quand j’avais vingt ans, j’étais un militant, un politicien, un partisan. Je me sentais investi d’une mission : « Il faut que je fasse connaître ceci ou cela ». Je disais : « Art Tatum c’est formidable, alors que Dave Brubeck… » Je ne me permettrais plus de dire cela. »  

     

    Extrait de l’émission The Timex All-Star Jazz Show on NBC en 1959 

       

     

     

     

    Sources :

    http://www.citizenjazz.com/Frank-Tenot.html

    http://www.tsfjazz.com/sapir-tsfblog/?p=241

    http://www.gazettegreenwood.net/doc/bluesfrance/part6.htm

     

    Photos : Charles Delaunay (à gauche) et Hugues Panassié (à droite)

    http://huguespanassie.unblog.fr/ 

    http://www.francemusique.fr/emission/avanti/2014-2015/sonia-delaunay-et-son-fils-charles-02-12-2015-06-00

     

    A lire aussi :

    http://www.plaisirsdujazz.fr/chapitre-quatre-sommaire/levenement-bebop-temoignages-sur-le-premier-concert-parisien-de-dizzy-gillespie-1948/

    http://www.jazzwax.com/2009/12/interview-terry-teachout-part-3.html

    Les griots de l'Amérique, l'histoire d'un jazz en Marge, Emmanuel FLORIO

     

     Par Emmanuel Florio


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  • Jean CABUT, dit Cabu avait la passion du dessin, de l'humour et de la liberté. Il aimait donc aussi le jazz.

    Jean Cabut, dit Cabu, était un caricaturiste, dessinateur de presse et auteur de bande dessinée français, né le 13 janvier 1938 à Châlons-en-Champagne (Marne) et mort assassiné le 7 janvier 2015 lors de la fusillade au siège du journal Charlie Hebdo. 

    Crédit : JOEL SAGET / AFP 

    Ce mec a marqué les mercredis après midi de mon enfance, en participant de 1977 à 1987 à l’émission Récré A2. « Ils cherchaient quelqu'un de rapide pour dessiner en direct sur des scénarios d'enfant - commentait-il - J'avais vingt minutes pour créer quatre images. Je venais de Charlie Hebdo. On s'étonnait de ma présence chez Dorothée. Mais pour un dessinateur, c'est le public idéal. Tous les enfants dessinent jusqu'à 12 ans"

    Cabu était un fou de jazz. Il avait découvert cette musique alors qu’il était adolescent, en assistant à un show du grand orchestre de Cab Calloway pendant une tournée des basketteurs américains «Harlem Globe Trotters» au Vel d’hiv, au milieu des années 50. Une révélation !

    A partir de là, Cabu avait fréquenté les clubs parisiens,  les festivals, les concerts, jamais sans son carnet de croquis. Il en avait ramené des souvenirs musicaux exceptionnels, et des dessins incroyables. Personne mieux que lui n’a su saisir l’expression de tel musicien, le geste d’un autre. Ah ! Le profil de Count Basie, les joues de Dizzy Gillespie, le clin d’œil d’Art Tatum !

    Cabu aimait le jazz, le "jazz qui déménage", celui qui transporte, pas celui qui "donne envie de se jeter dans la Seine" ! Et quand il swinguait, Cabu dessinait, parfois dans le noir, souvent debout, de préférence en rythme, le pied battant la mesure. Ses premiers reportages musicaux, pourtant, il les avait fait pour Hara-Kiri dans des cabarets parisiens où se produisaient les jeunes chanteurs de l'époque (Brel, Boby Lapointe, Gainsbourg...).

    Mais, à la mélancolie de la chanson française, il préfèrait de loin la joie de vivre du swing, de Trenet aux jazzmen américains. C'est plus tard, notamment pour Charlie Hebdo, qu'il commença à arpenter les festivals et les salles de concert, rencontrant les personnages mythiques du jazz comme Cab Calloway, Lionel Hampton, Count Basie, Duke Ellington... 

    Il fut aussi reporter musical, chroniqueur radio sur TSFJAZZ avec Laure Albernhe, dessinateur de pochettes de disques. Témoin de l'époque des monstres du jazz aujourd'hui disparus.

     

    Au travers de sa passion, Cabu avait contribué à la réalisation d'une compilation de compositions de jazz et un livre de dessins.

     

     

     

     Pas plus à dire. Laissons au caricaturiste le soin de terminer cet article…

     Cabu, fan d'humour, de liberté et de jazzCabu, fan d'humour, de liberté et de jazz

     

    Lionel HAMPTON, chef d'orchestre mais pas de sa femme. A réécouter en podcast ici : http://www.tsfjazz.com/pop-pcast.php?id=10889  Dizzy GILLESPIE, le président blagueur. A réécouter en podcast sur http://www.tsfjazz.com/pop-pcast.php?id=10768  Nina SIMONE, Doctor Nina et Miss Simone. A réécouter en podcast ici : http://www.tsfjazz.com/pop-pcast.php?id=10850 
     Lionnel HAMPTON, chef d’orchestre,mais pas de sa femme.   Dizzy GILLESPIE,
    le président blagueur. 

    Nina SIMONE ... 

      D'autres dessins sur http://www.pinterest.com/jfpitet/jazz-qui-d%C3%A9m%C3%A9nage-cabu-sur-tsf-jazz/

     

     

    Sources :

    http://www.rtl.fr/culture/arts-spectacles/hommage-a-cabu-passionne-de-jazz-7776158648
    http://www.palestine-solidarite.org/actualite.tem.151113.htm
    http://www.non-stop-people.com/actu/politique/charlie-hebdo-dorothee-reagit-sur-rtl-la-mort-de-son-ami-cabu-video-73436#WTfzsvV3k1ibGwR6.99
    http://www.pinterest.com/jfpitet/jazz-qui-d%C3%A9m%C3%A9nage-cabu-sur-tsf-jazz/
    http://www.journaldemontreal.com/2015/01/09/cabu-le-jazz-et-nous

    http://www.novaplanet.com/novamag/8074/le-jazz-de-cabu

     

     


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  • Oscar Emmanuel Peterson, était né le 15 août 1925 à Montréal (Québec). Il est mort le 23 décembre 2007 dans la banlieue de Toronto (Ontario). C'était un pianiste et compositeur canadien de jazz.

    Oscar Peterson grandit dans un quartier majoritairement habité par des noirs où il est bercé par la culture du jazz. Il commence à apprendre la trompette avec son père à l'âge de cinq ans. Mais vers l’âge de sept ans, il se consacre au piano. Sa sœur Daisy lui apprend le piano classique. Oscar travaille dès le début plusieurs heures par jour, d'où son incroyable virtuosité. À ce moment-là Oscar est surnommé « the Brown Bomber of the Boogie-Woogie ». À neuf ans, sa technique impressionne les musiciens professionnels. Il travaillera six heures par jour, toute sa vie et ne diminuera la quantité de travail à une ou deux heures par jour que tardivement dans sa vie.

    En 1939, à l'âge de quatorze ans, Oscar Peterson gagne un prix national et quitte l'école pour devenir musicien professionnel. Il se joint au Johnny Holmes Orchestra en 1942 où il joue soliste jusqu'en 1947. Pendant plusieurs années, il joue régulièrement dans plusieurs cabarets de Montréal. Il est aussi très présent à la radio montréalaise dans les années 1940. Il gagne rapidement une réputation de pianiste techniquement brillant et de pianiste de jazz mélodieusement inventif.

    En 1945, Il enregistre 32 morceaux pour RCA Victorà Montréal. En 1949, Norman Granz le découvre et le présente au public américain lors d'un concert du « Jazz at the Philarmonic ». La même année, il apparaît pour la première fois au Carnegie Hall. En 1951,Oscar Peterson forme un trio constitué de Ray Brown et Barney Kessel, remplacé en 1953 par Herb Hellis. Lors des séances d'enregistrement commandées par Norman Granz, pour le label Verve, il accompagne les grands musiciens de jazz swing de l'époque : Ben Webster, Benny Carter, Lester Young, Lionel Hampton… Il continue de participer aux nombreuses tournées du « Jazz at the Philarmonic ».

    En 1960, Oscar Peterson s'installe à Toronto (Canada) et crée The Advenced School of Contempory Music, expérience musicale qui durera 3 ans. En 1965, il enregistre en piano solo plusieurs disques pour MPS dont « My Favorite instrument ».

    En 1972, il rejoint Norman Granz à la fondation de sa nouvelle entreprise discographique, baptisée du nom de Pablo. Il enregistrera régulièrement pour Pablo sous des formules différentes : solo, duo, trio ou quartette. Il emmène avec lui, lors de ses tournées, un fidèle compagnon, le guitariste Joe Pass et des musiciens sous contrat avec Granz. A la même époque, Oscar Peterson enregistre une série de disques en tandem avec Count Basie.

    De 1991 à 1994 il est chancelier à l’université York à Toronto.

     

    En 1993, Oscar Peterson est victime d’une grave attaque qui affaiblit son bras et sa main gauche et qui le rend inactif pendant deux ans. Cependant, il surmonte cette infirmité et poursuit ses tournées, continuant à enregistrer et à composer.

    Pianiste au swing communiquant et à la technique pianistique de grande qualité qui n'est pas sans rappeler celle d'Art Tatum, Oscar Peterson a très tôt trouvé sa voie, son style propre. Que ce soit en trio ou en solo, il montre toujours de façon presque naturelle sa virtuosité légendaire. Son œuvre abondante et diverse est impressionnante.

      

    Sources : Wikipedia, http://www.pianoweb.fr/oscar-peterson.php Facebook, youtube
    Photos: 
    https://jazzinphoto.wordpress.com/category/oscar-peterson/page/2/
    http://promfih.com/oscar-peterson.html

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  • Supposons que le jazz décide d’écrire sa propre autobiographie, quels titres pensez-vous qu’il inclurait pour expliquer son voyage incroyable depuis les états du sud de l'Amérique, de la Nouvelle-Orléans, le berceau de «du jazz » pour expliquer son périple avec le Mississippi comme guide jusqu’à Chicago  New York, avant de faire connaître son nom à travers l'Amérique et bientôt au monde ? Allez savoir !! Les gens du site http://www.udiscovermusic.com/ ont essayé de répondre à cette question. Voilà leur choix, forcément incomplet, mais qui pourrait l’être… J’assure ici la traduction de leur article.

    « Le mot jazz est apparu au moment où le phonographe était inventé et que l’Original Dixieland Jass Band jouait Stable Blues (1917), reconnu comme premier enregistrement de jazz. Bientôt Papa Joe Oliver, Louis Armstrong, Jerry Roll Morton (qui a toujours prétendu avoir inventé le jazz) et Bix Beiderbecke ont donné la vie au jazz.

    Dans les années 30, les big bands comme celui de Duke Ellington amusaient le public hétéroclite du Cotton Club, Chick Webb jouait « Stompin’ at the Savoy », Fletcher Henderson et son orchestre arrivait avec « Tidal Wave » et même les Anglais se lançaient avec Spike Hughes, qui a travaillé avec Benny Carter et Coleman Hawkins à New York. La décennie continuait et les orchestres jouaient le swing avec fureur, le jazz était même explosif pendant un moment, avec Count Basie et Benny Goodman, alors que Billie Holliday arrivait pour chanter « Strange Fruit ».

    En 1939, Blue Note Records commençait, comme personne auparavant, d’enregistrer la musique des hommes de l'ère du « Jazz Hot ». La même année, Django Reinhardt et Stéphane Grappelli donnaient au jazz un accent français, alors que Charlie Christian ouvrait la voie à la guitare électrique et que Lionel Hampton jouait « Flying home ».

    Puis est venu le be-bop avec le Bird (Charlie Parker) et Dizzy Gillespie à son berceau. Mary Lou Williams était une innovatrice et un talent tristement sous-estimé, pas autant que Monk, même si les musiciens du début manquaient de talent pour persévérer. Louis Armstrong rassemblait autour de lui son All Star pour progressivement tenir le devant de la scène. Ella Fitzgerald imaginait le scat et le Concert Hall devenait sa maison, et Bird, comme beaucoup de jazzeux, selon Norman Granz, voulait enregistrer avec des cordes.

    Miles Davis était là à la naissance du cool, et le génie du bondissant Bud Powell était incontesté. « Pres» (Dizzy Gillespie), qui avait percé dans les années 30, essayait de se relancer et « the brownie » (Clifford Brown) venait juste de commencer. Si « Pres » et « the hawk » (Coleman Hawkins) étaient les premiers grands ténors, Ben Webster montrait qu’il était leur égal.

    Alors qu'Erroll Garner donnait son « Concert by the sea », le Modern Jazz Quartet rendait hommage à Django, et Chet était dans le vent avec son « Groovy as Dot ». Ella et Louis, ensemble et séparément, faisaient que chanter le jazz semblait sans effort, en enregistrant avec Verve. Billie Holliday au crépuscule de sa carrière, et de sa vie, avait toujours la pêche et si Bud était un génie, alors Art, l’était aussi.
    Dans les années 50, de nouveaux noms attirèrent l'attention, Sonny Rollins, Art Pepper, Art Blakey, Cannonball, Brubeck, John coltrane (Trane), Mingus et Ornette (un prénom comme celui-là a-t-il besoin d’un nom ?),  tous avaient tellement à dire.

    Nouvelle décennie, nouveaux noms, Freddie Hubbard, Hank Mobley, Jimmy Smith - un révolutionnaire - Wes Montgomery dans la tradition de M. Christian, (associé à Kenny B. et Grant Green), Gil Evans et son homonyme Bill qui tous deux ont projeté le jazz dans une nouvelle ère.

    Getz et Gilberto, avec plus ou moins d'aide de Mme Gilberto, prouve le potentiel jazz qu’il y avait au Brésil, dont beaucoup est venu des compositions d'Antonio Carlos Jobim. Dexter Gordon n'apas eu besoin d'aller à Paris pour enregistrer, mais il l’a fait et le résultat est fantastique.

    Le jazz, toujours agité, toujours en mouvement, approchait cinquante ans, et les pionniers ne montraient aucun signe d’essoufflement, et déjà Eric Dolphy, d'Andrew Hill, Don Cherry, Sun Ra, Cecil Taylor et Wayne Shorter repoussaient les limites du jazz et de notre imagination. John Coltrane passait et les surpassait tous avec son « A love supreme ».

    Herbie Hancock commençait ce qui est l'une des carrières les plus longues et les plus enrichissantes de la dernière ère et Bobby Hutcherson créait de bonnes vibrations.

    Tandis que certains considèrent les années 70 comme étant le commencement de la fin pour le jazz, les goûts de Donald Byrd, de Herbie, de Ronnie Laws, Weather Report et Chick Corea, touchaient un nouveau public et une décennie plus tard, une nouvel étalon a été inventé et il a amené de nouveaux venus en l'église.

    Plus récemment, Jason Moran et Robert Glasper, ensemble ou chacun de leur côté, ont créé un nouveau genre de jazz, avec Brian Blade, pendant que Diana Krall, Cassandra Wilson et Kurt Elling, un œil par-dessus leur épaule, apportaient aussi leur obole à ce nouveau genre. En 2014, Gregory Porter remportait un Grammy Award et amenait de nouveaux fans au jazz, tandis que certains préfèrent la nostalgie des standards.

    Le jazz en 100 titres, mais nous n’en avons énuméré que 99. Quel titre devrions-nous, selon vous, ajouter pour compléter l'histoire du jazz ? (…) »

    N’hésitez pas à répondre à cette question et à expliciter votre choix en commentaire.

     

    Original Dixieland Jazz Band Livery Stable Blues 1917
    King Oliver’s Creole Jazz Band Dippermouth Blues 1923
    Jelly Roll Morton - Jelly Roll Blues 1924
    Bix Beiderbecke - Davenport Blues 1925
    Louis Armstrong - Heebie Jeebies 1926
    Duke Ellington - Black and Tan Fantasy 1927
    Louis Armstrong Hot 5 - West End Blues 1928
    Fats Waller - A Handful of Keys 1929
    Duke Ellington - Mood Indigo 1930
    Spike Hughes - Music At Midnight 1933
    Chick Webb Orchestra - Stompin’ at the Savoy 1934
    Fletcher Henderson - Tidal Wave 1934
    Count Basie Orchestra - One O’Clock Jump 1937
    Benny Goodman Orchestra - Sing, Sing, Sing 1937
    Bliie Holiday - Strange Fruit 1939
    Meade Lux Lewis - The Blues 1939
    Coleman Hawkins - Body and Soul 1939
    Sidney Bechet - Summertime 1939
    Django Reinhardt and Stéphane Grappelli - Tea For Two 1939
    Charlie Christian (with Benny Goodman) - Solo flight 1941
    Lionel Hampton - Flying Home 1942
    Dizzy Gillespie with Charlie Parker - Salt Peanuts 1945
    Mary Lou Williams - Virgo 1945
    Thelonious Monk - Round Midnight 1947
    Louis Armstrong - Muskrat Ramble 1947
    Ella Fitzgerald - How High The Moon 1949
    Miles Davis - Jeru 1949
    Charlie Parker with Strings - Just Friends 1949
    Bud Powell - Bouncing With Bud 1949
    Lester Young - I Can’t Get Started 1952
    Clifford Brown - Cherokee 1953
    Ben Webster - Tenderly 1953
    Miles Davis - Bags Groove 1954
    Sarah Vaughan - September song 1955
    Errol Garner - Teach Me Tonight 1955
    Modern Jazz Quartet - Django 1955
    Chet Baker - Dot’s Groovy 1955
    Ella Fitzgerald - Begin the Beguine 1956
    Ella Fitzgerald & Louis Armstrong - The Nearness of You 1956
    Billie Holiday - God Bless The Child 1956
    Art Tatum & Ben Webster - All The Things You Are 1956
    Sonny Rollins - You Don’t Know What Love Is 1956
    Art Pepper - Red Pepper Blues 1957
    Thelonious Monk - Pannonica 1957
    Art Blakey & the Jazz Messengers - Moanin’ 1958
    Cannonball Adderley - Somethin’ Else 1958
    Dinah Washington - What A Difference A Day Makes 1959
    Dave Brubeck - Take Five 1959
    John Coltrane - Giant Steps 1959
    Charles Mingus - Goodbye Pork Pie Hat 1959
    Ornette Coleman - Lonely Woman 1959
    Freddie Hubbard - Open Sesame 1960
    Jimmy Smith - Back at the Chicken Shack 1960
    Hank Mobley - Soul Station 1960
    Gil Evans - Sunken Treasure 1960
    Wes Montgomery - West Coast Blues 1960
    Bill Evans - Waltz For Debby 1961
    Benny Carter - The Midnight Sun will Never Set 1961
    Oliver Nelson - Stolen Moments 1961
    Oscar Peterson - Night Train 1962
    Bill Evans - Stella By Starlight 1963
    Stan Getz & Joao Gilberto with Astrud Gilberto - The Girl from Ipanema 1963
    Dexter Gordon - Scrapple For the Apple 1963
    Kenny Burrell - Midnight Blue 1963
    Lee Morgan - The Sidewinder 1963
    Jimmy Smith - Basin Street Blues 1964
    Andrew Hill - New Monestary 1964
    Eric Dolphy - Out To Lunch 1964
    Horace Silver - Song For My Father 1964
    Wayne Shorter - Speak No Evil 1964
    Don Cherry - Elephantasy 1965
    Herbie Hancock - Maiden Voyage 1965
    John Coltrane - Acknowledgement 1965
    Grant Green - Idle Moments 1965
    Cecil Taylor - Unit Structures 1966
    Joe Henderson - Mode for Joe 1966
    Frank Sinatra with Count Basie - All of Me (live) 1966
    Antonio Carlos Jobim - Wave 1967
    Bobby Hutcherson - Pompeian 1968
    Sun Ra - Yucatan 1968
    Miles Davis - Bitches Brew 1969
    Donald Byrd - Black Byrd 1972
    Chick Corea - Spain 1972
    Herbie Hancock - Watermelon Man 1973
    Archie Shepp - Naima 1974
    Ronnie Laws - Always There 1975
    McCoy Tyner - Fly With The wind 1976
    Weather Report - Birdland 1977
    Pat Metheny - First Circle 1984
    Dave Grusin & The NY/LA Dream Band - Serengetti Walk 1984
    Cassandra Wilson - Come On in To My Kitchen 1993
    Wynton Marsalis - Calling The Indians Out 1997
    Jason Moran - Still Moving 1998
    Brian Blade - Perceptual 1999
    Kurt Elling - Detour Ahead 2001
    Diana Krall - East of the Sun (and west of the moon) 2002
    Herbie Hancock - Both Sides Now 2006
    Robert Glasper - Cherish The Day 2011
    Gregory Porter - Liquid Spirit 2013

    Source : http://www.udiscovermusic.com/life-in-100-tracks


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  • John Birks « Dizzy » Gillespie était né le 21 octobre 1917. Il était trompettiste, compositeur et chef d'orchestre de jazz américain.

    Photo: The Guardian

    Avec Miles Davis et Louis Armstrong, il est considéré comme l'un des trois plus importants trompettistes de l'histoire du jazz, ayant participé à la création du style Bebop et contribué à introduire les rythmes latino-américains dans le jazz.

     En 1927, il commence sérieusement à travailler la trompette. En 1937,il émigre avec sa famille à Philadelphie où son oncle lui achète sa 1ère trompette. Trois jours après son arrivée, il obtient un emploi au "Green Gate Inn" avec un certain Fat Boy à la batterie...les musiciens de l'époque désignaient Dizzy comme:"...ce dingue qui vient du sud et qui range son biniou dans un sac en papier"! 

     En 1937,Dizzy Gillespie est engagé par Teddy HILL pour une tournée en Europe. En 1940, il rencontre Charlie Parker, qui lui est présenté par un ami commun. Gillespie se souvient :"en l'écoutant, je me suis dit, voici MON collègue..!"

     En 1942, il entre dans l'orchestre d'Earl HINES. Ce dernier réussira à s'assurer le concours à la fois de Gillespie et de Parker en faisant croire à chacun que l'autre a accepté de faire partie de l'orchestre.

    Gillespie se produit dans les cabarets, d'abord à l'Onyx club avec le bassiste Oscar PETIFORD, le batteurMax ROACH et le pianiste George WALLINGTON. Ensuite au "Downbeat" avec Budd JOHNSON ,Clyde HART et Leo HASKIN. Enfin au "Three Deuces" avec Charlie PARKER, Max ROACH, Stan LEWEY, Bud POWELL, Curley RUSSELL , Ray BROWN et Milt JACKSON.

     En 1945, Gillespie forme son 1er Big Band, c'est une réussite sur le plan artistique mais un fiasco sur le plan financier.

    En 1946, le Bop est à son apogée. Dizzy reforme un orchestre pour le "spotlite club" il engage T.MONK, mais ce dernier était toujours en retard et souvent Diz devait commencer sans pianiste... Finalement agacé, il changera Monk pour un jeune pianiste, John LEWIS.

     En 1948, l'orchestre de DIZZY commence une tournée avec l’orchestre afro-cubains et latins de "Chano POZZO" qu'il emmène en Europe.

     En 1950 ,Le trompettiste dissout sa formation et se présentera en vedette invitée de Charlie PARKER au "BIRDLAND" temple dédié au plus grand saxophoniste alto. GILLESPIE devient très ouvert et mélange les genres : R&B ,Gospel ,Latin (tin tin Deo ,school days ,swing low ,sweet cadillac)...

    En 1954, Gillespie se produit au 1er festival de NEWPORT. En 1956, il se produit au 1er festival de New-york et monte un nouvel orchestre avec Wynton KELLY, Benny GOLSON et Lee MORGAN, entre autre. La même année, plus par dérision que par de réelles convictions politiques ,il décide de tenter sa chance à la MAISON BLANCHE. Candidat aux primaires, il avait même prévu son futur gouvernement au cas où :

    Duke ELLINGTON  : secrétaire d'état 
    Miles DAVIS  : directeur de la CIA 
    Max ROACH  : ministre de la défense 
    Charles MINGUS  : ministre de la paix
    Ray CHARLES  : chargé de la bibliothèque du congrès 
    Louis ARMSTRONG  : ministre de l'agriculture
    Marylou WILLIAMS  : ambassadrice au vatican 
    Thelonius MONK  : ambassadeur plénipotentiaire 
    Enfin John HENDRICK rédige le texte de l'hymne de la campagne "Salt Peanuts" .

    Tout un programme…

    Dizzy Gillespie se distinguait aussi par sa trompette au pavillon incliné vers le haut, résultat d’un jeu idiot de deux comiques et danseurs de claquettes, le soir de l’anniversaire de Lorraine, sa femme. Il existe une autre version de l’histoire. Quoi qu’il en soit, Diz avouera que « C’est la meilleure chose qui me soit arrivée. »

    Ses joues gonflées à bloc comme celles d'un crapaud, ainsi que sa joie de vivre et son humour ravageur furent pour beaucoup dans sa popularité auprès du public. En tant que musicien, il avait une technique époustouflante et une vitesse de jeu impressionnante.

     

    Sources : wikipédia, noctamblues.com

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